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L'enfant thérapeute de ses parents

Dès le début de la psychanalyse, Ferenczi  a théorisé ce concept.  En psychanalyse transgénérationnelle, on s'aperçoit que dans la genèse d’un fantôme familial, le mécanisme est à peu près toujours le même : après un traumatisme insurmontable, un parent devient incapable de transmettre normalement de l’amour à son enfant. L’attention, la prise en compte et le respect de l’enfant dans son existence et dans son devenir, ce que j’appelle ici « l’amour », ne peuvent plus être prodigués par celui qui a charge de s’occuper de lui. Pour s’assurer alors son affection, l’enfant va tenter de redonner à son parent ce qui lui a manqué, point de départ d’une inversion du courant d’amour dans le lien : au lieu que l’attention du parent se porte sur l’enfant, c’est l’enfant qui tente de guérir celui-ci de sa peine. Même s’il a un parent sadique, maltraitant, abandonnique, abominable,l’enfant continuera à déverser son amour vers lui, sentiment évidemment mélangé à la haine et l’agressivité provoquées par la frustration qui en découle. Didier Dumas a montré combien un enfant doit idéaliser coûte que coûte son parent sous peine de mourir. (Didier Dumas, Et l’enfant créa le père. La découverte des testicules paternels, Paris, Hachette Littératures, 2000, p. 105) Au lieu d’être dans le «don », le parent, qui n’est plus en mesure de se donner de l’amour à lui même,est dans la « demande », souvent inconsciente et parfois masquée par un surinvestissement,demande à laquelle l’enfant veut répondre sans faillir. Le parent peut aussi prendre une position abandonnique qui laisse l’enfant en attente perpétuelle d’une attention qui ne vient jamais. Ainsi, ce que Françoise Dolto appelait la sécurité de base fait défaut à l’enfant quand le trauma du parent n’a pas pu être surmonté ou bien aussi quand celui-ci n’a pas eu assez d’amour dans son enfance pour pouvoir le donner à son tour. L’enfant s’évertue alors à donner ce qui a manqué à son parent pour ne pas être lui-même « lâché », laissé sans attention ni soin, ce qui est impensable pour un petit être si dépendant des adultes. Aussi, chez un enfant, le sens de son symptôme prend-il racine fréquemment dans le fait qu’il veut être le thérapeute de ses parents. Il ne peut se dégager de la mémoire transgénérationnelle de sa généalogie que si son parent s’en libère lui-même.

 

Bruno Clavier